Blog Scandinavie, chapitre 1 – Remontée par la Suède

C’est le grand jour. A 7h45, le 27 avril 2023, nous prenons la route depuis Arradon, dans le Morbihan !

Je suis assez anxieuse à l’idée de traverser autant de pays au cours de ce voyage, j’appréhende les potentielles crevaisons, pannes et autres galères mais Matthis me rassure. On ira à notre rythme, on s’arrêtera quand on sera fatigués et surtout, on peut dormir où on veut ! On a le luxe d’avoir à notre disposition à magnifique California T5 et on a rien à envier aux van lifers

La route se fait bien et au bout de 12h, après avoir traversé les frontières belge et néerlandaise, nous arrivons en Allemagne pour une étape dodo près d’un départ de randonnée, non loin d’une petite ville du nom de Rheurdt (merci Park4Night) !

Après cette première nuit, c’est reparti pour 14h de route. Nous arrivons au Danemark et empruntons les 2 ponts qui nous séparent de la Suède : Storebælt et Øresundsbron. Ça y est, on y est ! On pousse encore un peu pour passer la nuit près de la réserve naturelle de Svartåmynningen, à 400 km de Malmö.

C’est officiellement notre première nuit en Scandinavie et même si les paysages du sud ne se démarquent pas vraiment des nôtres, on note déjà quelques différences : on aperçoit nos premières maisons typiques des pays scandinaves – bois rouge bordeaux et encadrements blancs -, on remarque que les gens sont très souriants et patients sur la route et surtout, on sent une réelle proximité avec la faune sauvage !

Les renards et chevreuils ne se soucient pas de nous, les limicoles volent et chantent tout autour du van et malgré le froid, l’effervescence du printemps se fait sentir. On savoure notre première journée au bord de cette grande zone humide à observer les vols tranquilles des Pygargues à queue blanche, le ballet incessant des Sternes pierregarins et des Mouettes pygmées et le défilé nonchalant des Garrots à œil d’or, des Oies cendrées et du reste des habitants des marais. Niveau insectes, il fallait s’y attendre mais le froid est encore trop présent pour que les bébêtes s’activent … Il faudra être patiente !

Puis, nous entamons notre remontée de la Suède. Au cours des 4 jours suivants, nous traçons vers le nord en faisant de multiples arrêts en forêt et près de tourbières encore gelées. Plus nous montons, plus la neige persiste. La nuit devient aussi de plus en plus courte jusqu’à … Disparaître ! Le soleil se « couche » aux alentours de 23h et s’en suit un crépuscule interminable qui ne s’achève que lorsque le jour se lève à 2h le lendemain matin … Heureusement, nous avions prévu le coup et nos jolis petits masques de nuit ainsi que les volets du van nous permettent de nous retrouver dans l’obscurité.

Au cours de nos pérégrinations suédoises, nous faisons nos premières rencontres avec des naturalistes locaux et chaque échange est très agréable : il n’y a pas de barrière de la langue – tout le monde parle bien anglais – et les gens sont tout simplement gentils ! Mention spéciale pour Gebbe, un ornithologue croisé au détour d’un chemin en forêt alors que Matthis tentait de voir l’emblématique Chouette lapone. Nous en avons appris plus sur les pratiques de chasse locales et l’impact des pratiques sylvicoles sur la reproduction de la fameuse «Great Grey Owl».

Les kilomètres défilent et nous poursuivons notre chemin tout en profitant des magnifiques ambiances des forêts enneigées. Nous guettons les bords de route et nous apercevons régulièrement des rennes ainsi qu’un élan au loin. Il faut savoir que même si certains individus peuvent être semi-sauvages, les rennes que nous croisons sont tous domestiques. L’élevage de rennes est une tradition chez le peuple Sami, présent depuis l’Âge de Bronze en Scandinavie, et cette pratique se perpétue encore aujourd’hui. Alors que les kilomètres défilent, je me renseigne un peu plus chaque jour sur les Samis et leur lien à la Nature, c’est fascinant. Leur langue, leurs croyances, leurs stratégies de survie dans ces territoires glacés, tout cela teinte le paysage d’une atmosphère unique.

Après 4 jours de route, nous passons la frontière finlandaise. La neige est partout, la température chute jusqu’à -9°c et la végétation est pratiquement inexistante. Tout est blanc. Nous croisons au hasard quelques habitants sauvages de la toundra qui nous jettent des regards curieux. La « Route des aurores boréales » (Northern lights route) déroule sous les pneus, interminable. Puis au matin du 5ème jour, la Norvège !

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