Scandinavie Scandinavie, chapitre 4 – La Finlande

Nous quittons la côte de la mer de Barents et son peuple et pénétrons les forêts profondes de Finlande.

J’avoue qu’à ce moment du voyage, j’étais déjà comblée par la Norvège … Contrairement au reste du périple, je ne m’étais absolument pas renseignée sur ce pays que nous allions découvrir. Je ne savais pas à quoi m’attendre !

21 mai 2023. La route en direction de la frontière défile et on sent déjà la température remonter. Comme à mon habitude, j’appréhende le passage de la douane mais personne ne nous arrête. Nous roulons tranquillement et nous nous enfonçons dans les pistes forestières finlandaises que nous ne quitterons plus pendant près de deux semaines.

C’est comme une renaissance ! Malgré mon amour pour la fraicheur et le vent marin, tout mon corps réclamait l’arrivée du printemps. Lorsque nous trouvons notre premier spot dodo finlandais, un début de piste de randonnée bordant une rivière, je pose le pied sur un épais tapis d’aiguille de résineux et je me délecte de leur parfum. Comme si nous découvrions une autre planète, nous marchons lentement, tous nos sens en alerte pour écouter la moindre branche qui craque, le moindre cri de passereau. Nous passons la nuit à quelques kilomètres du fameux café/restaurant Neljän Tuulen Tupa, un endroit très prisé par les ornithos (et à la déco la plus kitsch que j’ai jamais vue).

Pour cette partie du voyage, le rêve était de croiser des traces d’ours et de gloutons … Nous n’en verrons pas mais nous passerons de long moment hors du temps à marcher en forêt, la journée s’étirant à l’infini … Et oui, nous sommes en Laponie et toujours bien trop au nord pour espérer voir la lune se lever !

La Finlande, c’est de la forêt mais aussi des tourbières, des lacs, des rivières et j’ai particulièrement adoré tous ces moments à arpenter les petites passerelles sur pilotis. On sent qu’il y a un soin tout particulier accordé à ces installations qui se fondent dans leur milieu naturel. Nous parcourons la réserve de Viiankijärvi puis le parc de Pyhä-Luosto. Le climat est beaucoup moins rude, on profite même d’un bain bien mérité dans un lac, le premier depuis … notre départ de France ! Le hic, c’est qu’il y a de nouveaux invités à la fête : les moustiques. On a fait comme on a pu et même s’ils n’étaient pas aussi nombreux qu’en été, on s’en serait bien passé … On apprend à vivre avec, on est chez eux après tout !

Les jours se suivent, Matthis est toujours aussi motivé et passe des heures seul dans la forêt, en quête de nouvelles espèces. Pour ma part, je passe beaucoup de temps à lire et à réfléchir. Je sens que la fin du voyage approche et que la fatigue s’accumule. Puis, mon énergie remonte en flèche car je tombe sur mes premiers insectes du printemps, enfin !

Chaque jour est différent et amène son lot de moments magiques. Une fois, alors que nous explorions une énième partie de la forêt lapone, des craquements retentissent non loin de nous puis un déchirement. Quelque chose d’énorme chute : un arbre ! Mis à part ce gigantesque fracas, aucune trace du géant déchu, nous n’avons rien vu … La forêt millénaire vit, meurt, renaît et nous, nous ne sommes que de passage.

La Finlande, c’est aussi ses légendes et ses divinités. Dans le magnifique parc national d’Oulanka, je lis attentivement les panneaux qui nous annoncent que nous sommes sur le territoire de Hiisi, une créature légendaire qui s’amuse à déplacer des rochers pour marquer son territoire. Je m’imagine croiser des petits êtres dissimulés dans les bouleaux ou dans la mousse … Ça me rappelle les fées et les korrigans qui ont bercé mon enfance.

Les jours défilent et vient le moment de mettre le cap sur la dernière étape de notre voyage : les pays baltes. Sur le chemin, nous prenons le temps de fêter mon anniversaire et Matthis me sort le grand jeu : bouteille de cidre qui a fait tout le voyage avec nous et quelques bougies !

Le 2 juin, nous passons notre dernier jour finlandais à Helsinki et le choc est quelque peu saisissant : après des semaines en pleine nature, nous sommes de retour en ville. Heureusement, la capitale est très agréable, les gens sont détendus et malgré les klaxons et les pots d’échappement, l’expérience n’est pas si terrible que ça.

Puis vient le jour de prendre le ferry, direction Tallinn, la capitale de l’Estonie. Une fois n’est pas coutume, j’angoisse de mettre les pieds dans un nouveau pays dont je ne connais rien mais heureusement, mon coéquipier me rassure. Nous prenons le large en saluant une dernière fois la Scandinavie.

La prochaine partie sera également la dernière. Alors que j’écris ces lignes, je suis pleine de nostalgie … Merci de m’avoir lue et à bientôt !

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